mardi 9 juin 2009
Le voyage apprend la tolérance(Benjamin Israël)
Mumu, puisque tu aimerais que j’écrive un peu plus de détails sur mes journées et expériences, je vais t’en donner un peu. Les derniers jours sont encore frais dans ma mémoire. Donc à la douane, je n’avais plus de freins, une coupelle du maitre cylindre ayant rendu l âme juste devant le douanier chinois que j ai failli renverser, merci le frein à main ! Alors que mon douanier mongol faisait le beau au volant qu’il m avait pris de force, je serrais les fesses et surtout tirais sur le frein à main, il n’y avait que moi qui ne rigolais pas dans ce gymkhana improvisé. Quelle différence avec la Chine, où j’avais attendu des heures pour rentrer, et des heures pour sortir, ici en 5 mn tout était réglé. Arrivé dans la première ville, le soir tombait, un groupe folklorique sibérien s’installait sur la place, et c est bientôt tout le monde qui dansait et frappait des mains ! Mon cc était entouré de tellement de voitures que je ne pouvais plus bouger, alors c est là au milieu des chants et danses que je me suis endormi. Le lendemain matin, intrigué comme d’habitude par cette drôle de maison roulante, après visite des lieux, un mongol se propose de me trouver de quoi réparer mes freins et après divers essais infructueux, on trouve la solution en adaptant une pièce de 4x4 russe. Quel étonnement je pouvais lire dans les yeux des badauds en voyant perceuse, disqueuse et 220 volts sortir du cc ! Sorti de la ville, quelques plaques de béton, et puis plus rien, du sable et des pistes parallèles, c est le désert de Gobi ! Pas de problème, pour l’instant j’ai la voie ferrée et les lignes électriques en vue, la boussole indique le nord, c’est parti ! Les sensations et expériences vécues dans le Sahara me reviennent à la figure, j’aime tellement le désert, que je chante à tue tête, ici je n’embête personne. Ce silence majestueux, juste ce petit bruit du vent dans les oreilles, ces chameaux qui viennent je ne sais d’où, et qui boivent je ne sais quoi…et cette odeur de poussière qui commence à envahir de partout…Je croise quelques nomades, je me sens tellement proche d’eux, je ne sais pas pourquoi, peut être l’immensité du site, les chevaux, la nature, la liberté…Qu’ai-je à leur apporter , eux qui m’offrent du lait, sinon un sourire et une visite du cc ? Cela semble leur faire tellement plaisir…Ce soir ce sera 2 tomates et un demi oignon au menu, je me sens tellement bien dans cet endroit, étendues désertiques à 360 degrés, et il fait frais ! Ce matin, quand je m’arrête c’est trop tard, les deux pneus arrière droit sont explosés, ma clé de 24 se casse tellement les écrous sont serrés, la deuxième se tord, donc il va falloir improviser, personne ne passe, alors je décide d’aller à la rencontre d’une équipe de géomètres que j ai croisé quelques km auparavant, et qui implantent la future route goudronnée qui devrait voir le jour en 2010 ! Après deux aller et retour en Mitsubishi dignes d’une étape du Dakar au prochain village, on casse encore leur propre clé, mais finalement tout s’arrange, sauf que je ne trouve pas de pneus, donc je dois continuer encore 180 km me disent-ils jusqu’à la prochaine ville avec une seule roue à la place des jumelées… Mon estomac crie famine, on m’a dit qu’on s’arrêtait manger chez l’habitant, alors je m’arrête dans une yourte, pas de pb, ici on peut manger et boire, je commence par un verre d’eau qui est fortement imprégné d’une odeur de lait ! Puis ce sera je ne sais quoi, des espèces de beignets à la viande…L’après midi je croise un « cow boy » mongol, je lui offre du jus d’orange, en échange de quoi il me laisse son petit cheval un moment, il n’est pas pressé, moi non plus, alors je trotte et galope dans cette steppe chargée d’histoire de Gengis Kahn et autres, hors du temps, dans une espèce de rêve qui se réalise…Et pour terminer la journée en beauté, je tombe dans ce village sur une équipe de fêlés qui m’invitent à une fête, un anniversaire je crois, et là je prends conscience de toute l’énergie qu’ a ce peuple, ils dansent comme je n’ai jamais vu danser, et leurs chants me donnent la chair de poule ! Le lendemain, après avoir trouvé à la ville des pneus d’occase, je m’assois sur un banc, et quelques minutes après devinez qui vient faire un brin de causette avec moi ? Le gouverneur de la province de Gobi en personne, qui m’invite à visiter son bureau, etc.…il est fier de me dire qu’ il a visité Paris , Lyon et Genève, parle mieux anglais que moi, j ai du mal à suivre, mais il ne me lâche plus, parlant politique, je crois comprendre qu’ il est démocrate, ayant gagné les élections l’an passé sur les communistes…Le lendemain matin, il me fera accompagner par le chairman de la police de la route(j’avais compris german, je me disais tiens un allemand ici ?) jusqu’à la sortie de la ville …Puis journée paysages et troupeaux, Mumu regarde les photos, j’espère que tu auras les mêmes impressions que moi, je dois rendre l’antenne, plus de questions ?alors une page de publicité, à vous les studios !
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4 commentaires:
Formidable.
Merci Mumu !.... lol ..
nous voilà comblés...
Encore de beaux partages pour toi, c'est super.
kiss l'ami
Quel poète !
JPB
Super! Je suis ton périple et pense à toi! Bisous
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